Du jardin des Collines merveilleuses au Nid d’Oiseau

[V] Aujourd’hui, on décide de visiter tout seuls comme des grands et sans l’aide d’une traductrice…Et pas n’importe quoi, et n’importe ou… Aujourd’hui, on visite de Palais d’Eté, situé à 15 km de la ville. On prend notre dictionnaire avec nous, les petites cartes de traduction des endroits touristiques (une face en français, l’autre face en chinois), la carte de la ville et notre courage à deux mains!

On décide d’y aller en métro et en bus. A la sortie du métro, on est déjà perdus! Pas moyen d e s’y retrouver dans cette ville, on y perd facilement le nord! Bref, comme A&J nous avait dit que le taxi était très bon marché, on se dit que c’était l’occasion d’essayer ! On appelle un taxi, on lui montre la petite carte de traduction magique et hop, on se retrouve en dix minutes devant les portes du palais d’Eté… Trop facile!! Une multitude de touristes y sont déjà présents. Normal car aujourd’hui, c’est le premier jour où il fait beau! Enfin un ciel pur et bleu… tout le monde se bouscule, c’est déjà la cohue!! Mais on est patients et on commence la visite…

Le palais d’Eté est surnommé le jardin des Collines merveilleuses… (à prononcer bien évidemment avec l’accent chinois) Le palais a été construit fin du XVIIIème pour la maman de l’impératrice de l’époque (on évite les noms car on s’y perd avec toutes ces dynasties). Le parc est appelé jardin des Vagues claires et les hauteurs du parc colline de la Longévité millénaire (ne pas oublier l’accent SVP). Bref, que de jolis noms pour décrire un magnifique site ancien. Pour le décrire, voici quelques chiffres sortis du Routard: 290ha de superficie, 3000 édifices, 420 000 arbres dont 1200 plusieurs fois centenaires, 220ha de lac, et 6 millions de visiteurs par an!

Premiers pas et déjà les premières photos avec les touristes chinois devant le Lac Kunming et déjà le soleil se voile, zut! Mais ce n’est pas grave, il fait déjà une chaleur accablante. On profite des magnifiques paysages et édifices et on se faufile parmi les touristes! Dommage que l’on ne puisse pas rentrer dans le palais de la Joie et de la Longévité, on est obligés de se coller aux vitres pour espérer apercevoir du mobilier ancien et d’anciennes tenues d’époque. On observe ces chinois bizarres au ventre dénudé devant le palais des Vagues de Jade… Apparemment, c’est pour laisser respirer leur Shi (centre d’énergie du corps?), situé dans le ventre. On assiste à une représentation de danseurs dans le jardin de l’Harmonie vertueuse, et on grimpe enfin au sommet de la colline en passant par le palais des Nuages ordonnés, les pavillons de Bronze et des Flagrances bouddhiques. Une vue magnifique et impressionnante nous y attend..

Après avoir visité le palais d’Eté durant près d’une journée complète, on arrive à prendre le bon bus dans la bonne direction (après avoir parlé avec gestes et dico à l’appui) pour Pékin Olympique.

Nous n’avions malheureusement pas été pris par la folie des jeux olympiques de Pékin en Août 2008 vu que nous étions déjà en voyage à l’époque mais comment ignorer les conséquences de cet événement sur la Chine? Quarante milliards ont été dépensés pour construire ou améliorer les infrastructures de la ville en transports (métro, routes, aéroport), équipements sanitaires, projets d'urbanisme… Bref, on est allés voir à quoi ressemblait ce fameux Nid d’oiseau situé sur la place extra-terrestre de Beijing, à côté de la piscine en cube d’eau.

Le soir, quand on est rentrés chez nous, un apéro belge nous attendait: de la kriek Belle-vue, de la Hoegaarden et du saucisson, un vrai plaisir après les bières australiennes sans gout et la Tsingtao chinoise! Merci de nous avoir fait partager tout ça!!!! ;-)

Pékin sur deux roues

[V] Deuxième journée pékinoise, nous nous sommes dirigés vers le petit parc juste à côté de l’appartement des deux frites, situé à côté du quartier russe. C’était d’ailleurs assez marrant de passer près du centre commercial russe car on se faisait généralement accoster par des promo girls chinoises parlant russe. Comme on est de couleur claire et blonds, tout le monde s’imaginait qu’on était russes et nous donnaient des flyers en russe !

Dans ce parc, y aller de bonne heure nous a permis, une fois de plus, de profiter de cette ambiance chinoise si traditionnelle. Au programme Tai-chi, cours de calligraphie sur le sol, danse et méditation. On y est restés une bonne heure, à observer tous ces chinois concentrés sur leur tâche. Si on avait compris le chinois, on se serait bien laissé tenter! Apparemment, le tai-chi détend les nerfs, stimule les organes et la circulation et guérit des rhumatismes. Voilà pourquoi, cette pratique est si importante pour les chinois qui font tellement attention à leur corps…Tentant non??

Pour visiter la ville sous un regard différent, nous avons emprunté les vélos des amis-voisins français de A&J. On était quand mê me bien stressés de pédaler en pleine cohue urbaine mais on a pris notre courage à deux mains et avons évité les grands axes… Direction la deuxième étape de la journée (le programme avait été vivement conseillé par Aurélie), le temple des Lamas. A peine entrés, je posais déjà pour une photo…C’est un lieu de culte lamaïste le plus important hors du Grand Tibet. On a pu remarquer qu’à côté de chaque bouddha se trouve une petite boite pour les dons. A chaque prière un Bouddha, à chaque bouddha une boite à dons. Car évidemment, en faisant un don, les prières seraient mieux écoutées et les vœux exaucés… Sans oublier le prix exorbitant de l’encens à disposer devant le temple… Nous avons été un peu choqués par l’importance de l’argent dans les temples chinois… Enfin, no comment! Malheureusement, nous n’avons pas pu faire de photos à l’intérieur des nombreux temples.

Nous nous sommes ensuite dirigés vers le temple de Confucus, situé à 5 minutes à pied du premier temple. Le confucianisme est une des trois doctrines de la Chine avec le taoïsme et le bouddhisme. Ce n’est pas vraiment une religion mais plutôt une morale politique, une philosophie où l’homme doit sans cesse se perfectionner par l’étude et le respect de certains rites pour grandir vers toujours plus d’humanité. On est donc allés visiter ce temple qui nous a donc permis de voir à quoi ressemblait Confucus, sorte de mage très arrondi qui m’a tout de suite fait penser aux “anciens” chinois qu’on retrouve dans les Walt Disney!

A la sortie du temple, Aurélie nous attendait sur son vélo prête à nous servir de guide pour le reste de la journée!! Mais avant tout, elle nous a fait connaitre la meilleure nourriture chinoise mangée jusqu’alors et qui m’aidera à survivre pendant les dernières semaines à venir: les dumplings! Petits pains de blé fourrés à la viande ou aux légumes, cuits à la vapeur et qu’on trempe dans du vinaigre balsamique ou de la sauce soja.. miam! On a pu assister à leur fabrication et Cris n’a pas pu résister de filmer et pour la peine d’en redemander!

On a ensuite repris nos vélos direction les hutongs, demeures traditionnelles dont chaque propriété est construite en carré autour d’une cour. Elles peuvent contenir une ou plusieurs familles, qui se partagent alors la cour du milieu. Quand on se promène dans les rues bordées de hutongs, on a l’impression de se retrouver dans une autre époque, les rues sont étroites et se ressemblent toutes, de ton gris, … Quelques fois, les portes d’entrée des propriétés sont ouvertes et il est difficile de ne pas se laisser tenter d’y jeter un œil et d’essayer d’apercevoir ce qu’est un hutong de l’intérieur… D’autant plus difficile qu’Aurélie aime s’y aventurer pour nous montrer les différentes parties des demeures et différents modes de vie! Parfois on y trouve le criquet porte chance à l’entrée, des vêtements qui sèchent, des maisons aménagées en restaurant… On a découvert également qu’il n’y avait pas de toilettes privées et que des sanitaires publics se trouvaient dans la rue, sanitaires bien entendu à la chinoise, et pas très appréciés par les touristes: pas de porte et de cabinet… Mais au moins, elles sont gratuites! Aurélie a été faire papote avec des habitants qui nous ont permis de visiter leur demeure et leur a offert du chocolat belge en remerciement! Très chouette promenade surtout quand on sait que ces hutongs sont malheureusement portés à disparaitre… On a eu la chance de pouvoir encore en voir car vous avez surement du entendre que des milliers de maisons traditionnelles avaient été détruites et leurs habitants expropriés en vue de laisser de la place aux hauts bâtiments pouvant contenir des milliers chinois.

Ensuite, nous sommes allés visiter les tours du Tambour et de la Cloche et assister au concert de tambours, avons pédalé le long du lac situé à côté et avons gouté aux fameux yaourts qu’ils vendent partout sur le bord de la route (nos premiers produits laitiers depuis des lustres!). On a gouté au deuxième plat qui allait me sauver de l’inanition : des crêpes coriandre, œufs, galette de riz… un délice!!

Car il nous en fallait des forces pour suivre Aurélie parmi la jungle urbaine et nous avons découvert la joie de pédaler à travers les voitures grâce à notre guide experte en la matière! Après des mois sur son vélo, elle est devenue encore “pire” que les pédaleurs chinois!!! Bref, on l’a suivie à toute vitesse jusqu’au marché aux fleurs et vaisselle. Parce que Aurélie nous avait venté de la vaisselle chinoise bon marché, nous avons décidé de nous y rendre. Clairement meilleur marché que tout ce qu’on trouve en Belgique, nous avons décidé d’acheter quelques verres à thé! Ils seront rapatriés avec les affaires de A&J une fois qu’ils déménageront, sympa!!

Pour terminer la journée en beauté, nous avons retrouvé Julien qui revenait du boulot et sommes allés manger des dumplings au resto… Tiens donc !?!

Pékin: Un canard laqué SVP!

[V] Dans l’avion pour Pékin, nous avons pu enfin nous reposer de cette course folle et , surtout, nous goinfrer de biscuits achetés à la va-vite à l’aéroport, en s’imaginant qu’on devrait attendre encore 4 heures avant d’avoir enfin un vrai repas. On était morts de faim étant donné qu’on n’avait pas pris le temps ni de déjeuner ni de diner!. Finalement, contrairement aux low-cost en Europe, ceux-ci nous ont offert non seulement un vrai petit plateau-repas et mais également des nouilles sèches en pot genre Aïki, au cas où on aurait encore un petit creux. Il suffisait juste de demander au steward de le remplir d’eau chaude et le plat était prêt! Cris a pu donc se remplir l’estomac de nouilles en regardant à la télé un film avec Poelvoorde (“les deux mondes”), en chinois s’il vous plait!

Nous avons atterri à Beijing sous un soleil voilé par une épaisse brume. Les rumeurs étaient donc justes à propos de ce voile de pollution qui subsistait sur la ville!…

A l’aéroport, nous avons été accueillis par deux frites pékinoises, Julien, ami d’enfance de cris et sa femme Aurélie, expats à Pékin depuis presque 2 ans. Cela faisait un bail qu’ils ne s’étaient plus vus et quand leurs parents respectifs ont su qu’on partait au pays du soleil levant, ils nous ont conseillé de les contacter. C’était une occasion en or pour renouer contact avec eux et leur demander des conseils sur notre voyage en Chine. Grâce à leur générosité, grande comme ca, nous avons été invités à séjourner dans leur appartement le temps de notre escale dans la capitale.

Comme c’était mon anniversaire, j’ai eu l’occasion de choisir le restaurant du soir et nous avons été manger dans l’un des plus réputés pour son fameux canard laqué! Quelle classe pour moi de dire que j’ai donc apprécié mon premier canard laqué à Pékin-même! C’est vraiment toute une technique, heureusement que nos hôtes nous ont appris à manier la crêpe et à sucrer la peau frite du canard comme de vrais chinois!

Le lendemain, selon les conseils d’Aurélie, nous sommes allés visiter le Temple du Ciel, qui, selon le guide du Routard est la transposition terrestre de la cosmogonie chinoise et de la hiérarchie politique. En gros, la base du parc est carrée à l’image de la Terre (bien sur), et le haut est arrondi comme le Ciel. On a donc passé la matinée à admirer toutes les constructions du XVème siècle et on même pu voir l’ex centre de l’Univers (hé oui!). On a pu également admirer pour la première fois le Tai-chi et autres animations populaires organisées tous les matins dans le parc. De nombreuses personnes s’y retrouvent pour danser, jouer aux jeux de cartes chinois, chanter, etc.

Ensuite, après s’être imprégnés de l’ambiance touristique chinoise– nous étions presque les seuls blancs parmi une foule de tous ces jaunes !– nous nous sommes dirigés vers la fameuse Place Tian’anmen, cœur de la ville et de la vie politique. On y trouve ici la Mausolée du Président Mao, le palais de l’Assemblée du peuple et surtout la porte de la paix Céleste de la Cité Interdite. Cette place a un passé tumultueux et c’est ici même qu’a eu lieu en 1989 les célèbres manifestations d’intellectuels qui dénonçaient la corruption et demandaient des réformes politiques et démocratiques. L’Armée a du intervenir et a tué de nombreux civils. Du coup, cette place est devenue sévèrement surveillée et comme il y avait probablement un événement politique ce jour là, il y avait des contrôles à tous les accès de cette place. Nous avons donc du scanner nos sacs comme à l’aéroport à chaque fois qu’on y rentrait.

La Cité Interdite, ancienne résidence de l’empereur, a été créée au XVème Siècle quand Pékin devint la capitale d’Empire Chinois. Sa superficie est de 960m x 750m, où s’enchaînent palais sur palais. A peine en avoir contourné un qu’un suivant apparait, avec à chaque fois une cour immense le précédant. Cette citée est impressionnante autant pour sa grandeur que pour le nombre de touristes le visitant! Après avoir séjourné en Australie pendant un an, dans le calme et l’espace, on s’est vraiment sentis étouffés! En plus, les chinois ayant très peu d’ouverture sur le monde, et n’ayant visité que leur propre pays (qui est déjà gigantesque), n’ont pas arrêté de nous dévisager et de nous demander de prendre des photos avec nous! Au début, on s’imaginait qu’ils voulaient qu’on les prenne en photos avec leur appareil photos mais tout de suite on a désenchanté en comprenant qu’ils voulaient qu’on pose avec eux sur leurs photos! Au début c’est assez marrant mais à la fin, on n’en pouvait plus!!

Les palais à l’intérieur de la cité se sont succédés, et on n’a pas arrêté de prendre des photos tellement l’architecture est différente de ce qu’on avait visité jusqu’alors. Cris a fait des rafales de photos et en quelques heures on s’est retrouvés avec plus de 500 photos… encore à trier, merci cris!

Après une journée de tourisme pékinois, nous étions épuisés. La tête de cris sur cette photo reflète vraiment l’état de nos nerfs et nous étions impatients de rentrer chez Aurélie et Julien pour pouvoir passer une agréable soirée en leur compagnie!!

Se retrouver dans leur appartement nous a permis de nous sentir un petit peu “chez nous”, en confiance et cela nous a fait vraiment du bien après un si long voyage!! On a donc profité de la soirée, ensemble, comme si on se connaissait depuis toujours, à échanger nos états d’âme et nos expériences…

Yangshuo > Guilin Airport en bus : pas facile de se débrouiller seuls...

Le lendemain, on devait partir à midi pour prendre notre avion pour Pékin depuis Guilin (80 km au nord) mais on avait décidé d'aller vite faire un dernier petit tour de la région avec Marco, un Colombien rencontré la veille. Levé de bonne heure et de bonne humeur après un essai infructueux de gâteaux chinois pour l'annif de Véro (jolis, mais immondes !), on est allés louer un tandem jusque Moon Hill (visite que l’on n’a pas pu faire le premier jour) pour monter dessus. Sur place, on a eu la mauvaise idée de dire à trois femmes qui vendaient des boissons qu'on leur en prendrait "peut-être plus tard". Du coup, ces folles pas toutes jeunes nous ont suivi sur toute le montée (qui était quand même rude !) avec leur bac de boissons rempli ! Une fois en haut, on ne voyait rien à cause du brouillard épais et les femmes se faisaient limite plaintives pour qu'on leur achète quelque chose... Bref, même si on avait a boire avec nous, on a du céder à leurs demande et nous sommes jurés de ne plus jamais dire "peut-être" ! La politesse ne sert à rien en Chine... Le pire, c'est qu'on pensait qu'elles allaient rester au dessus en attendant d'autres touristes mais non, elles sont redescendues avec nous ! Quand on dit qu’elles sont folles...

Finalement, en quittant Yangshuo sous nos ponchos, on a croisé deux caucasiens fraichement débarqués qui venaient de se faire embarquer par Robert, le rabatteur. Il était malheureusement trop tard pour les prévenir. (Il est quand même fort ce Robert...)

Dans le bus de Guilin, on a eu de la chance énorme de trouver quelqu'un qui baragouinais anglais car à mi-chemin, le contrôleur vient nous demander un supplément ! Les autres passagers avaient déjà payé et nous, seuls touristes à bord, on se demande quelle était cette nouvelle arnaque... Finalement, on apprend que le bus doit faire un détour par l'autoroute à cause d'inondations. De fait, vu ce qu'il avait plu ces derniers jours, ce n’était pas étonnant !

Arrivés à Guilin, on devait prendre la navette vers l'aéroport. Seulement, vu que tout est écrit en chinois, impossible de trouver le bon coté de la gare ! Le temps passant et, un peu stressés, on s’est fié à un type qui a juré nous emmener prendre la navette pour l'aéroport (heureusement que c'est écrit en chinois dans le Routard aussi !) pour un prix un peu plus cher que ce que le Routard indiquait. Ok, on s’est dit que c'était probablement pour la commission car on savait qu’on a rien sans rien dans ce pays... Après quoi, il a essayé de nous vendre des tickets sans nous montrer l’arrêt il marchait tellement vite qu'on a eu du mal à le suivre avec nos gros sacs et on s'est finalement retrouvés quelques centaines de mètres plus loin à un arrêt de bus... publics ! 10 minutes plus tard, le gars nous tapait dans un bon bus public chinois miteux en payant nos tickets à la contrôleuse. Le (gros) reste est évidemment allé directement dans sa poche, pas cons ces chinois ! Evidemment, le bus s'arrêtait tous le temps en s'enfonçant de plus en plus profondément dans la campagne et les minutes défilaient sans qu'on voit le moindre signe d'aéroport. On commençait à stresser sérieusement de rater notre avion ! Puis, sans crier gare, on nous signale de descendre car on est arrivés. Seulement, il n'y avait rien là, à part des champs et 3 tuktuks !! Furax, on prend un tuktuk qui jure, lui aussi, nous emmener à l'aéroport. On n’a pas vraiment eu le choix... Finalement, au bout d'une route cahoteuse on a finit par voir apparaitre une tour de contrôle ! Quel soulagement... On est arrivés juste à temps pour entrer dans l'avion encore suants, direction Beijing !

On a appris par la suite que la même péripétie est arrivée à Julien et Aurélie, nos amis Belges expatriés à Pékin qui allaient nous accueillir le soir même chez eux.

Yangshuo: Rizières et femmes aux cheveux longs

Pour notre troisième et dernière journée complète à Yangshuo, notre Robert de rabatteur nous a envoyé en visite au village Yao dans les montagnes près de Longsheng. Dans ce village ethnique, les touristes viennent en masse observer les "femmes aux cheveux longs ". Jusqu'en 1987, les femmes du village ne pouvaient en effet se couper les cheveux qu'à leur 16 ans, âge qui indiquait le passage adulte. Quand la future épouse se coupait les cheveux, elle les intégrait alors dans une ornementation offerte au futur mari. Une fois mariée, elle se laissait à nouveau pousser ses cheveux et était contrainte de les nouer et des les emballer sur sa tête car personne d'autre que les femmes n'avait le droit de les voir. C'est la raison pour laquelle les femmes aillent ensemble dans la rivière située dans le bas du village pour se laver les cheveux à l'abri des regards.

Nous concernant, on n'est pas du tout intéressés par ce genre de tourisme ethnique. Si on avait choisi d'aller voir ce village, c'était pour une simple raison : découvrir les magnifiques rizières en étages !

Bref, nous voilà donc partis de bonne heure dans un car rempli de Chinois mais aussi, pour une fois, de plusieurs étrangers. Arrivés dans le bas du village, là où les femmes se lavent les cheveux, catastrophe, c'est la grosse grosse drache... Pendant que ceux qui avaient pris le pack visite complet allaient assister à une mise en scène du lavage et d'autres reconstitutions touristiques, nous avons décidé d'aller visiter le village de notre coté. Même si plusieurs villageois voulaient nous faire visiter leur maison, il n'y avait quand même pas grand chose à voir dans ce village et on nous regardait bizarrement genre "vous n'avez pas payé, vous n'avez pas le droit d'être ici"... Bref, on est assez vite remontés dans le car et avons sympathisé avec les autres étrangers qui, comme nous, n'avait pas été voir le spectacle.

Une fois arrivés dans le village, la pluie avait heureusement cessé. On a suivi notre "geulophonoguide" (qui ne mettait pas de point entre ses phrases en anglais, incompréhensible...) jusqu'au restaurant où ils ont été incapable en 3/4 d’heure de nous servir autre chose que du riz cuit en bambou. On avait un peu faim mais on avait surtout perdu assez de temps comme ça. Comme nous devions rentrer vers une certaine heure, on s'est donc enfuis du resto pour monter dans les rizières, enfin libres ! Même si le ciel est resté très gris, c'était vraiment superbe de voir ces rizières et ces villages accrochés dans les vallées et le long des collines ! Alors oui, il doit y avoir de meilleures saisons pour visiter les rizières (lorsqu'elles sont immergées notamment) mais ça restait très beau. Malheureusement, c’était beaucoup trop court, il était déjà temps de rentrer! En redescendant, on est tombés par hasard sur un mariage en cours et sur la préparation d'une grande fête annuelle du village. On était un peu tristes de partir et on serait bien restés dormir une nuit pour assister à la soirée, ça avait l'air vraiment sympa!

De toutes façon, je n’aurais pas eu assez de cheveux pour être invité ;-) ...

Yangshuo : Des pains et des cormorans

Au planning de notre seconde journée au paradis des “pains rocheux”: la descente de la rivière Li en radeau (ben oui, on aime bien les descentes de rivières dans ces paysages!), la visite d'un village local et enfin la pêche aux cormorans, manquée la veille pour cause de guide peu regardant sur le planning...

Seulement, au réveil, il pleut à nouveau :-( Du coup, on reporte notre descente à l'après-midi en annulant la visite du village et choisissons d'aller en bus local visiter le marché de XinQuin (ville d'ou part la descente de rivière), marché couvert où l'on trouve de tout et conseillé par le Routard.

Notre Robert de rabatteur nous tape dans le bus, paie pour nous le trajet et nous arrivons seuls à XinQuin, petit village parcouru de drôles de camionnettes au moteur apparent. Comme promis, on trouve de tout au marché couvert de XinQuin : anguilles, canards, riz, grenouilles, fruits et légumes, vêtements. Bien sur, tout ce qui peut être vendu vivant l'est encore ! Et on a eu un exemple concret sous les yeux... En allant prendre un poulet aux aubergines (et à l’huile...!) pour diner, on a même pu assister à l'ébouillantage vivant et au plumage de notre menu au pied de notre table... Véro a eu du mal à manger après coup !

Ensuite, on a retrouvé par hasard Chloé et JP qui allaient aussi faire le même tour de radeau que nous sur la rivière Li. Du coup, nous avons de nouveau profité ensemble de ces paysages fabuleux ! Tellement fabuleux en fait qu'ils sont représentés sur les billets de 20 Yuan et que le grand jeu de la descente est de retrouver le lieu du dessin représenté sur les billets... On a également pu voir des troupeaux de buffles en pleine baignade prendre leur diner (apparemment, ils mangent les algues !?). Sur cette rivière, pas d'attrape-touristes comme la veille car le débit est beaucoup trop important. Plus sympa à ce niveau là donc mais, par contre, le radeau était composé de tubes de PVC et véhiculé par un moteur... En plus, la rivière était parcourue par des gros bateaux-restaurants adaptés aux cars de chinois et qui font du boucan et une fumée folle. Une ballade moins reposante que la veille donc (et peut être un peu trop semblable...?), ce qui ne m'a cependant pas empêché de prendre des centaines de photos... Impossible de se lasser de ces paysages mais on va pleurer pour trier tout ca !

Au terme de la ballade, nous avons repris le bus pour Yangshuo en se faisant entuber sur le prix (on a payé deux fois le prix sans que la contrôleuse ne nous dise quoi que ce soit...). Arrivés en ville à la tombée de la nuit, on appelle Robert qui arrive illico sur sa moto et nous prend à trois dessus (avec casques quand même, "obligatoires" à Yangshuo) pour nous emmener au lieu d'embarquement de la pêche aux cormorans. C'est alors qu'on se rend compte que ce ne sera pas du tout la petite ballade calme et romantique au grès des lumières des pêcheurs que l'on espérait mais plutôt une grosse excursion touristique à 30 sur un gros bateau bruyant :-/

Bref. Nous voila donc sur notre gros bateau à touristes pour assister à la pêche aux cormorans (oiseaux aquatiques). Cette technique de pêche ancestrale nocturne consiste en fait à se servir de cormorans dressés pour attraper les poissons ! A la tombée de la nuit, éclairé par une lanterne, le pêcheur navigue sur l'eau et les cormorans nageant autour de sa barque attrapent des poissons. Seulement, le pêcheur a pris soin de placer un élastique autour de la gorge de ses cormorans, ce qui les empêche de déglutir complètement le poisson. Du coup, après avoir attrapé quelques poissons, il n'a plus qu'a prendre le cormoran par les pattes et le vider comme un vieux sac dans son paniers avant de le renvoyer à la pêche ! C'est assez surprenant en fait et niveau respect des animaux, je sais pas si c'est très net, mais bon, on est en Chine... Alors, évidemment, on a pu regarder, toucher, jouer mais on n'a pas eu la moindre explication donc on en a déduit que la lanterne des pêcheurs attire les insectes à la surface de l'eau, ce qui attire les poissons et après, gloups ! Très touristique donc, mais intéressant quand même...

Un peu fâché sur notre Robert pour tous les hics et les entubages de prix, on s'est un peu énervé (en gardant toujours le sourire, chose très importante) et on a repris une dernière nuit à son hôtel (pas envie de tout bouger) en déduisant plusieurs de ses arnaques. Il a été bon joueur et a accepté, contrairement aux français (qui eux, n'avaient pas négocié et s'étaient donc fait encore plus entuber que nous ...) et qui s'étaient vraiment énervés sur Robert après qu'on leur ait dit nos prix (que Robert nous avait dit de ne pas divulguer, ben tiens...).

Finalement, on s'est encore une fois promenés dans Yangshuo le soir (on n’avait toujours pas eu le temps de se balader dans la ville pour la visiter de jour !), très animé et illuminé mais très touristique, et avons tenté des cocktails classiques en version Chinoise. Plus jamais...

Yangshuo : La ballade touristique par excellence...

[C] A vélo, nous avons donc traversé calmement des paysages magnifiques constitués de rizières sur fond de pics calcaires verdoyants auxquels s'agrippaient parfois quelques nuages. Partout, la végétation prédomine et partout, des champs ou des petites maisons se découpent dans le paysage. Parfois on aperçoit quelques habitants qui travaillent, aidés de leur buffle. On pourrait prendre (et on l’a fait) des dizaines de milliers de photos... La région est plate et les petites routes correctes ce qui rendait la ballade très agréable. Par contre, sans guide, on se serait probablement déjà perdus depuis longtemps (ou bien, on aurait du prendre les grosses routes...) ! Cependant, le but de la ballade n'était pas seulement destinée à admirer les paysages car nous sommes arrivés vers midi à la rivière Li dans le but de faire un tour en radeaux de bambous, l’activité touristique par excellence !

Les locaux ont construit des longs radeaux en bambous épais et guident les couples de touristes le long de la rivière parmi les monts rocheux. Même s'il faisait gris, la ballade était superbe, parsemée de petites chutes d'eau à traverser et notre conducteur de radeau bien sympathique m'a laissé conduire un peu. Je n’aurais peut-être pas du refuser la cigarette qu'il m'a tendue, courtoisie à la chinoise... Par contre, exploitation du tourisme au maximum, la rivière est jonchée de stand de boissons, bouffe et photos pour touristes et il est de coutume d'offrir une bière à son conducteur.

Soit, ce qui nous a en fait le plus frappé en fait, c'est que nous étions les seuls "blancs" sur ces radeaux et que tous les autres touristes étaient asiatiques. On nous avait prévenu mais ça reste étrange : de fait, la majorité des touristes en chine sont chinois ! Et, fait encore plus étrange, là où nous profitons un maximum des paysages magnifiques sans nous lasser, eux semblaient prendre beaucoup plus de plaisir avec les pistolets à eau que les locaux louaient au début de la descente ! Des grands gamins ces Chinois, comme nous ont confirmé nos amis français...

A la fin de la ballade, le ciel nous est tombé sur la tête et le conducteur des français était le seul sur la rivière à avoir oublié de prendre un grand parapluie protecteur :-/ Ils ont terminé la ballade à deux sous un de nos ponchos, trempés jusqu’aux os malgré tout. Une fois sur la terre ferme, la pluie a continué de plus belle et on a du patienter une heure que ça se calme pour reprendre nos vélos (et pendant ce temps, j'essayais de récupérer mon poncho à un vieux chinois à qui je l'avais prêté et qui semblait s'y être particulièrement attaché...!)

Une fois la pluie arrêtée, nous avons suivi notre guide Kevin pour aller manger un bout dans un "resto" local face à Moon Hill, une colline creusée d'un superbe arche qu'on était censés aller visiter. Même si la cuisine se faisait sur des becs à gaz à même le sol et qu'on était les seuls clients, les prix étaient très touristiques et on aurait aimé pouvoir aller manger où on voulait ! Ce premier contact avec la bouffe chinoise était quand même sympa grâce à Chloé et JP qui nous avait conseillé. Et nous avons pu constater que ce n'était pas du tout ce à quoi on s'était attendu : peu de poisson et, chose étrange, beaucoup de légumes, de porc ou de poulet cuits dans des sauces très grasses... Véro a donc été un peu rassurée par rapport à Hong Kong ! Compte tenu de la pluie et du retard sur le planning, notre Kevin a zappé la montée de Moon Hill pour nous emmener à l'attraction suivante, les grottes inondées.

Nouvelle attraction touristique: il s'agissait cette fois de pénétrer dans une grotte immergée à l'aide d'un petit bateau, la visiter et profiter d'un bain de boue ou thermal dans les sources d'eau chaude. C'est ici qu'on a pu constater à quel point le tourisme Chinois peut être qualifié de "ludique et destructif"... Dans la grotte, notre guide local ne s'arrêtait que pour nous montrer une formation en "forme" de main, de hamburger, un autre en "forme" de chat, de femme, ou des gouttes d'eau tombant d'un stalactite qui, éclairée par la lampe de poche, deviennent des "étoiles filantes"... A un autre endroit, nous pouvions monter sur une paroi de pierre calcaire blanche pour vous faire prendre en photo sur une "piste de neige". Ailleurs encore, nous pouvions caresser le stalactite millénaire et s'il casse, ce n’est pas grave car il y en a des centaines d'autres...! Les exemples sont trop nombreux mais, venant d'Australie où le patrimoine naturel est hyper protégé et où l'éducation à l'environnement tient une place de choix, c'est assez choquant. Pas une seule allusion aux temps géologiques ou aux processus naturels, aucune consigne de sécurité ou de respect et je me demande combien d'année cette grotte restera "exploitable" !

D'autant plus choquant en découvrant le mode de tourisme à la chinoise : des gros groupes visitant à une vive allure , guidés par un guide pourvu d'un mégaphone qui braille en permanence. Déjà quand il s’agit d’un seul groupe avec un guide-geulophone, c'est déjà limite agaçant, mais quand il y en a 4 les uns à côté de l'autre, ça vous fait une cacophonie monstrueuse ! Bref, revenons à nos moutons, le bain de boue ! On ne pouvait quand même pas faire une croix dessus et nous sommes donc allés nous immerger dans cette piscine naturelle de boue chaude qui procure une flottaison toute particulière, impossible de couler! Evidemment, on s'en est bien foutu partout et sommes ensuite allés nous rincer dans la rivière souterraine avant d'aller se réchauffer dans les piscines thermales naturelles, mmmmh !

En quittant la grotte, on a été surpris qu'il fasse presque nuit. En fait, notre guide nous avait laissé visiter pendant une éternité, car il n'avait fait aucun planning ! On est donc rentrés à Yangshuo à la tombée de la nuit, sans phares ni rien et on a raté la pèche au cormorans (merci l'organisation quoi !)...

Avant de quitter le village de la grotte par une piste cabossée, à bord d'un mini van en état de décomposition avancé, je n'ai pas pu me retenir de gouter les spécialités locales. C'était de drôle de petites galettes vertes gluantes emballées dans des feuilles et fourrées de ce qui devait être une pate de haricots rouges... Très jolies, mais à part ca, pas grandiose :-/

Par contre, le soir à Yangshuo, après avoir un peu visité la ville la nuit, on s'est pris un poisson à la bière (la spécialité locale) dans un mini resto bien sympa et c'était très bon !