Xi’An, ville aux milles saveurs

De retour en ville après notre excursion aux Terracota Warriors, on a profité de l’anniversaire de Cris (merci Papa ! dixit Cris ) pour aller chez De Fa Chang, un des plus grand restaurant de Dumplings de la ville. On n’en a pas encore parlé mais les dumplings sont une institution en Chine : ce sont des boulettes de pâte cuite à l'eau, à la vapeur ou frites, souvent farcies au porc ou à la crevette. Heureusement d’ailleurs qu’on a gouté les dumplings à Pékin avec Aurélie car ça a été notre principale nourriture sur tout le reste du voyage ;-)

Après un diner copieux aux milles et une saveurs de dumplings, on est allés se promener dans le quartier musulman situé tout près de notre hôtel. Par chance, se trouvait un marché nocturne. On a pu y admirer des vendeurs de cerf volants kilométriques, des super grands télescopes… et faire quelques emplettes…

Le lendemain matin, on est retourné dans le quartier musulman visiter la grande mosquée. On a alors pu apprécier une autre partie de la culture chinois: des temples chinois musulmans. Pas de bouddhas représentés ici évidemment, mais on a pu admirer l’écriture arabe sur des stèles et sur les différents monuments.

Ensuite, sur le chemin du retour, on est repassés par le même marché de la veille (qui doit avoir lieu 24H/24 à mon avis!), où Cris, pour ne pas changer, a pu gouter plein de spécialités… Il y avait vraiment plein de trucs tellement bizarres qu’on ne pouvait deviner ce que c’était!! Cris a donc pu tester le jus de prune noires, qu’il a beaucoup apprécié, brochettes de pâte piquante, gelée de toutes les couleurs et fruits séchés en tout genre,…!

L’après-midi, on est allés visiter la forêt de Stèles. C’était sympa mais un peu monotone et surtout beaucoup trop cher pour une visite en Chine. Ensuite, on s’est promenés dans la ville, à flâner et à profiter de cette atmosphère grouillante chinoise…avant de retourner dans le train de nuit qui allait nous mener à Chengdu!

Xi’An : Une armée pour l’annif de Cris

Après une nouvelle nuit en train (finira-t-on par s’y habituer?), nous sommes arrivés à Xi’an, notre avant-dernière étape. Capitale de la province de la province du Shaanxi, Xi’An est passée du statut de métropole chinoise dont l’histoire était un peu floue à celle de plaque tournante du tourisme chinois lors de la découverte de la fameuse armée des guerriers enterrés en 1974. Evidemment, on n’a pas résisté à y passer aussi…

Après avoir traversé l’immense parking de la gare de Xi’An, jonché de Chinois assis ou couchés sur leur paquets en attente de transports (ce qui donnait à la place un air de camp de réfugiés), nous avons pris le bus vers une Guesthouse repérée dans le Routard. Comme c’était le jour mon anniversaire, on voulait quelque chose d’un peu sympa et pas juste un bête lit. Malheureusement, l’endroit était full et, après quelques hésitations pour un dortoir, on a fini par aller voir ailleurs.

Pour ne pas perdre de temps encore dans un nouveau bus (c’est quand même pas facile de se repérer en Chinois), on a décidé de prendre le taxi. Mais lorsqu’on a demandé à un chauffeur de nous emmener dans une autre GH de la ville, en lui montrant clairement sur le guide du routard le nom en chinois, il nous a regardé avec un air effrayé et a nous planté là sans demander son reste…! Du coup, on a décidé de s’y rendre à pied avec nos gros sacs et on a enfin trouvé une chambre dans un gros building pas beau près de la Tour du Clocher et du Tambour.

Après un diner-nouilles dans la rue*, on a pris le bus pour le site de l’Armée Enterrée, nommée également Terracotta Warriors, situé à 40 km de Xi’an. Une fois arrivés, on a pris nos billets et voulu passer par les jardins pour éviter la foule. Pas de chance, le passage était interdit et on a été obligés de passer par un immense complexe de bâtiments et de magasins de souvenirs qui avaient surement pour but de nous inciter à prolonger la visite… Bref, on s’est vite dépêchés jusqu’à la zone de fouilles.

Pour la petite histoire, c’est un paysan qui, voulant creuser un puit dans son champ est tombé sur une tête de guerrier, puis deux puis trois,… Finalement, ce sont plus d’un millier de guerriers en terre cuite qui ont été excavés en 25 ans de fouilles ! Et les recherches continuent encore… Malheureusement, malgré les énormes bâtiments destinés à protéger les fouilles et canaliser les touristes, certains disent que leur retour à l’air libre les fera redevenir poussière en quelques dizaines d’années… Ce serait le premier empereur de Chine unifiée (en –230 avant J.C.) qui aurait lancé le chantier de son tombeau dès ses 13 ans pour qu’une armée veille sur sa dépouille une fois décédé. Pendant 36 ans, plus de 500.000 personnes (!) se sont donc affairées sur le site (et on rejoint le tombeau…). Bref, on n’est pas loin des pharaons en terme de mégalomanie (à 2000 ans près) ! Dommage pour lui, il a succombé avant l’achèvement du site et les tombes ont été largement pillées ensuite.

La visite “crescendo” conseillée par le Routard commence par le bâtiment des chars qui accueille les visiteurs avec une marionnette de guerrier géante et contient deux superbes chars en bronze restaurés. Evidemment, il y avait énormément de chinois qui se pressaient sur les vitres pour faire des photos rendant l’observation un peu suffocante… Dans le même bâtiment, une exposition retraçait l’historique des fouilles mais comme c’était en chinois, on a rien compris et on ne s’est pas attardés!!

Le second bâtiment (fosse n°2) est un grand site qui contient énormément de statues mais il a été pillé et détruit en grande partie à l’époque. Il reste tout de même les galeries et traces de poutres calcinées, et de nombreuses marques et débris intéressants. Saviez vous que chaque visage de guerrier est unique et possède donc sa propre expression?

Le troisième bâtiment (fosse n°3) est plus petit mais les bataillons de guerriers, archers et chevaux retrouvés au fond de cette fosse profonde ont été extrêmement bien conservés !

Finalement, le dernier bâtiment (fosse n°1) est celui dont tout le monde a vu les photos : un immense hangar de 210m de long et 62 de large et qui contient 11 rangées de guerriers alignés sur quelques dizaines de mètres (et pas tout le long, contrairement à ce qu'on croyait…). C’est incroyable de les voir tous la, près au combat ! On a évidemment fait le tour du site de fouilles à notre aise et avons pu observer les nombreux chevaux qui ont été reconstruits, les archers,… Certaines zones de la fosse sont d’ailleurs toujours en cours d’excavation et on a pu observer à loisir les archéologues affairés entre leurs ficelles tendues.

Pour finir la visite, on est également passé par le cinéma panoramique où sont projetées en continu des reconstitutions de construction et de pillage du tombeau. Sympa ! Pour ressortir, on s’est cette fois faufilés dans les jardins calmes pour retourner jusqu’à la gare des bus. Evidemment, on s’est fait avoir par des gars qui disaient que c’était le dernier bus : on a payé plus cher que prévu, et on a mis un temps de dingue pour rentrer car c’était un omnibus… Heureusement, on est quand même revenus sur Xi’an…

* Pour notre diner, on a donc mangé des nouilles en ville et encore une fois, on a faillit se faire avoir quant au prix du repas!! Je (Cris) prend un premier paquet pour gouter, 5 RMB. C’est évidemment moi le testeur ici ! On a gouté en restant à coté de la chariote et je vois ensuite un chinois qui paie 4 RMB pour le même plat que moi! Comme c’était bon, on a décidé d’en prendre un second paquet mais là, au moment de payer, je lui ai fait bien comprendre (avec le sourire, toujours) que j’avais vu combien ça coutait. Grand sourire en retour, signifiant “bon, au moins j’aurais essayé hein?”, et la vendeuse n’a pas essayer de négocier. C’est quand même marrant comme ils tentent à chaque fois de nous arnaquer ces chinois ;-)

Ping Yao : Un joyau superbement préservé (merci l'UNESCO...)

C’était tellement difficile d’avoir les idées claires en sortant du train à 5h du mat’ et de s’y retrouver dans la ville que, pour une fois, on s'est laissés tenter à la gare par un tuktuk qui voulait nous emmener dans une guesthouse. On n’a pas été très difficile à convaincre vu qu’on l’avait déjà repérée dans le routard. Mais arrivés sur place, pas de chance, elle est complète! On en tente alors une autre un peu plus loin, négocions pendant quelques minutes (comme à chaque fois) et finissons par réussir à avoir une toute petite chambre à l’étage pour pas trop cher. Un peu soulagés d’avoir trouvé une chambre aussi vite, on a enfin pris le temps de regarder autour de nous et là... Waouuuh !! On a tout de suite compris pourquoi Pyngyao est classée par l’UNESCO (1997) !

En effet, Ping Yao est en fait une miraculée car, à l'abri derrière son épaisse muraille, elle a réussi à échapper à la destruction systématique du patrimoine. Pendant tout le 19e siècle, Ping Yao fut en fait la capitale financière de la Chine, ce qui a incité de nombreux (riches) banquiers à venir s'y installer et construire des maisons luxueuses et très solides. Lors du déclin de la ville, de nombreuses demeures ont été abandonnées et ont ensuite été transformées en musées, GH ou autre et le tourisme est venu supplanter tout autre activité. Ping Yao semble être restée une ville ancienne comme on les aime où l'histoire, les traditions et le folklore chinois sont encore bien présents ! Yang Zhimou y a d'ailleurs tourné le film "Epouses et Concubines", pour ceux qui connaissent... Bref, la GH dans laquelle nous allions loger faisait partie de ces magnifiques maisons historiques dont la structure est basée sur une grande cour centrale et entourée de façon symétrique par des salles ou pièces de vie différentes.

En attendant que notre chambre soit nettoyée, on est allés explorer notre GH dans tous ses recoins et on est partis faire un petit tour dans la ville encore très calme à cette heure matinale. Et là, par hasard, on tombe sur l'atelier d'une petite dame experte en papiers découpés (seul atelier de ce type conseillé par le Routard, mais ça, on ne l'a su que par après). On a été instantanément fascinés par la dextérité dans sa découpe, c'était incroyable et très poétique ! Bref, on a fait des achats mais pas autant qu'on aurait voulu car ces œuvres étaient malheureusement intransportables. En se promenant dans la ville par après, on s’est en fait rendus compte que le découpage papier était l’attraction touristique par excellence de la ville… Mais ça, on ne le savait pas encore…

Après une petite sieste et douche à la GH, on a loué des vélos pour visiter Ping Yao et les alentours car la ville était plus grande qu'il n'y paraissait! Vu la quantité de sites et musées à visiter dans la ville, il existe un pass-3jours à 120 Y (12€) qui donne accès à 20 sites différents dans la ville, pratique ! Après avoir acheté nos pass, on a ensuite acheté une carte de seconde main (2007) à une petite madame à l'entrée de la ville (ils trouvent tous des moyens de gagner leur vie ces Chinois !) et sommes directement partis hors de la ville fortifiée visiter le temple Shuanglin situé à 7 km par la grand route. Sur la chemin, on est passés à la gare chercher nos billets de train pour le lendemain. Il vaut en effet toujours mieux réserver à l'avance en Chine ! Une fois au temple, un type nous a "gentiment" montré où ranger nos vélos. Qui a dit gentiment ? On ne peut pas dire que les chinois soit très aimables. Et effectivement, il n’a pas hésité à nous demander “gentiment” l’argent du parking à la sortie ! Quoi qu'il en soit, le temple (également classé) était vraiment calme, serein et suffisamment peu restauré que pour avoir gardé son véritable cachet. Très beau donc !

Ensuite, on est retournés dans la ville fortifiée et on a commencé, tant qu'on avait les vélos par les petites ruelles et les visites les plus éloignées du centre. En fait, on a constaté que plus on s’éloignait du centre touristique, plus la ville était “vivante” et qu’il y avait encore des gens qui y vivaient normalement. La partie fortifiée de Ping Yao n’est donc pas qu’un simple musée (certaines maisons sont même piteux état par rapport à celles du centre...). Il nous est impossible de relater toutes les demeures et temples que nous avons visités mais c'était chaque fois un nouvel émerveillement tant ces maisons sont superbes Malgré le fait que les maisons étaient toujours basées sur la même architecture, elles étaient à chaque fois différentes. Parfois, elles avaient conservé des meubles et objets d'époque ou étaient restaurées avec différentes mises en scène (banques, maison des arts martiaux,...). La seule chose que l’on a regrettées dans la quinzaine de maisons visitées était qu’il n’y avait pas assez d'informations en anglais (la traduction du chinois vers l’anglais, était la plupart du temps à mourir de rire et incompréhensible...!).

Pour terminer nos visites, nous sommes aussi allés nous promener sur les remparts et avons gouté à certaines des nombreuses spécialités culinaires de Ping Yao ! On a donc vraiment beaucoup aimé cette ville même si on en garde impressions de grisaille permanente, à cause du ciel triste mais aussi à cause du manque de verdure dans les rues puisque tout est pavé, briqué, cimenté,... A refaire sous le soleil donc ;-) !