Tom Price et Karinjini NP : J’ai de la poussière dans la gorge docteur…
[C] Passé Exmouth, il ne restait presque plus aucune trace de civilisation. Seules des clôtures indiquaient la présence de stations et les termitières a perte de vue semblent faire la loi. Notre lointain objectif était le Karinjini National Park, un très grand parc national isolé a plus de 600 km a l’Est. On avait souvent entendu ce nom dans les choses a ne pas manquer mais on ne savait pas vraiment a quoi s’attendre. Surprises en perspective donc !
A 50 km de l’entrée du parc, nous nous sommes arrêtés a Tom Price, ville minière qui vit a 100% de l’extraction de minerai de fer. Et qui dit minerai de fer dit oxyde de fer dit terre rouge… Et de fait, l’accès a la ville depuis l’ouest (d’ou nous venions) se faisait par une route unsealed de 60 km qui nous a couvert de plus de poussière rouge que 1200 km de Great Central Road ! C’est la qu’on a réalisé la chance qu’on avait eu lorsqu’il avait commence a pleuvoir au milieu de la traversée :-) La ville était malgré tout étonnement propre et les dames du centre d’information, extrêmement gentilles, nous ont donné tous les bons plans pour dormir gratos en bordure du parc national. Au grand dam de Véro, la ville se targuait d’avoir le plus haut sommet accessible en 4x4 du Western Australia ! Devant cette annonce rabatteuse mais alléchante, j’ai craqué et nous sommes partis a l’assaut de ce petit mais costaud Mont Nameless (1128m). On n’avait pas encore fait ce genre de 4x4 dans des pentes raides et rochers et les nouveaux freins ont un peu fumé a la descente mais c’était bien sympa et la vue sur la mine en valait la peine ! En quittant la ville, nous nous sommes retrouves a suivre un des nombreux trains de minerai montant jusque Port Headland : 3 locomotives, 2km de long minimum et 235 wagons ! Et il y en a au moins 7 par jour des trains comme ca (on le sait, on a dormi presque a coté :-/ )
Quelques dizaines de kilomètres de poussière rouge plus loin, nous rentrions dans le Parc National par son extrémité nord, la Hamersley Gorge. Grosso modo, il s’agit de grands bassins d’eau claire, creuses dans une gorge dont les magnifiques plissements rocheux feraient baver le plus blasé des géologues ! Mais en fait, c’est encore plus beau que ca… Profitant du calme du matin, on a piqué une tête dans le bassin supérieur. Bon mais frais ! Après les gorges, nous sommes descendus 60 km (dans la poussière toujours) jusqu’au Mont Bruce, second plus haut sommet du WA (1235 m), qui nous a offert de superbes vues sur la vallée et sur une autre mine de fer, bien que les nuages commençaient a s’installer en masse. L’ascension exécutée en 4h au lieu de 6, il nous restait 2 heures pour profiter du paysage une fois redescendu, cool ! Sauf qu’une fois a la voiture, on a eu la bonne surprise de trouver… un pneu plat ! On a donc pu essayer notre nouveau mais pénible cric et découvert un nouvel usage au Lonely Planet. Pendant que des petites voitures de ville venaient nous narguer avec leurs pneus lisses, on a mis la roue de secours et on est repartis a la tombée de la nuit, bien fatigués.
Le lendemain, grosse journée gorge en perspective ! Pour commencer, après avoir admirer le point de vue sur la rencontre des 4 gorges (Oxer lookout) nous sommes descendus dans le fond des Weano et Hancock Gorge pour explorer les chemins-ruisseau accessibles a pied. Accessible veut dire qu’il n’y a pas besoin de matériel de rappel ou d’escalade mais ne veut pas dire que vous gardez les pieds secs ou qu’il ne faut pas ramper le long de parois abruptes et glissantes, que du contraire ! Très jolis (et casse pipe), ces petits sentiers de “canyoning” découpés par l’eau dans les gorges menaient généralement a des grands et profonds bassins d’eau cristalline, un peu trop froid pour en profiter cependant.
Pour finir, nous avons passé l’après midi a découvrir la Dale’s Gorge, géologiquement complètement différente. Beaucoup plus large, comme découpé au cutter et luxuriante, elle nous a conduit jusqu’a un grand bassin au bord de petites cascades (Fern Pool) dans lequel nous avons plongé avec bonheur pour rincer la poussière rouge accumulée depuis 3 jours sans douche (on aurait bien pris Wheely avec, il en aurait aussi bien besoin…) ! Mais la nuit tombant rapidement (17h30 !) et Véro qui avait peur de se faire grignoter les doigts de pied par les poissons, nous sommes vite remontés au parking et avons repris la route jusqu’a une aire de repos a quelques km de la sortie du parc. Super National Park en tout cas, très bonne surprise ! Wheely aura bien besoin d’un petit nettoyage…
Eh bien, vous ne saviez pas à quoi vous attendre en allant dans ce parc, mais vous n'avez pas du être déçus ! Qu'est-ce que c'est beau ... mais vous avez du en baver un peu dans votre expédition, non ?
RépondreSupprimerSalut, quel fantastique récit spécial pour géographe et géologue ! J'apprécie beaucoup ces splendides photos ainsi que le récit riche en rebondissements, comme toujours ;-) Bonne continuation aux deux aventuriers ^^
RépondreSupprimerCris est bien sur toujours le premier a s'aventurer partout et ne dira jamais que c'est difficile! Quant a moi, ... He bien, je le suis toujours (enfin, presque!), et malgré les risques, ne regrette jamais! Les efforts en valent toujours la peine et les paysages, le détour!
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